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Articles de presse

Le Nouvel Economiste - Une nouvelle approche de la R&D pour répondre à une impérieuse exigence, innover.

Le 16 août 2010

Co-innovation, co-développement, open innovation, plate-forme d'échange. Les méthodes traditionnelles en matière de R&D, caractérisées par l'amélioration incrémentale, progressive, semblent avoir fait leur temps. La création du poste de directeur de l'innovation ou de cellules internes dédiées témoigne de choix de fonctionnement en rupture avec le passé. Mais en pratique, ces réorientations structurelles récentes paraissent moins convaincantes que les méthodes " d'open innovation", où la société s'ouvre au savoir-faire d'une multitude d'acteurs extérieurs, chercheurs, experts, scientifiques, mais aussi réseaux sociaux et consommateurs.

Air Liquide n'en finit plus d'être récompensé. Après le “Prix du Management de l'Open Innovation" reçu en 2008, le géant des gaz industriels s'est vu décerner, en mai dernier, le trophée “Best Innovator 2010" du conseiller en stratégie et management AT Kearney. Bien sûr, les 200 brevets annuels déposés par l'entreprise expliquent en partie ces succès. Mais au-delà des produits novateurs, ce sont les collaborations avec des acteurs extérieurs, l'implication de start-up et les processus ayant conduit à ces innovations qui sont particulièrement montrés en exemple. Un vent nouveau souffle sur les démarches innovantes des entreprises. Les méthodes de travail changent. Pour Philippe Bernard, directeur Marketing et Communication de la société GFI Informatique, l'innovation doit plus que jamais être au coeur des préoccupations. Il cite en exemple les solutions de nouvelles technologies : “La baisse des prix dans ce domaine atteint ses limites. Pour les maintenir et légitimer les marges, il faut pouvoir offrir de la nouveauté fréquemment, apporter sans cesse de la valeur aux produits. Devancer les besoins et être à la pointe sur le plan technologique est donc indispensable pour rester sur le devant de la scène." Une nécessité d'autant plus difficile dans un contexte économique tendu. “Jusqu'en 2007, il était fréquent que des PME d'une certaine taille disposent en interne de tous les fonds nécessaires à leurs activités de recherche et développement. Depuis deux ans, une telle situation ne s'est jamais reproduite parmi nos contacts", témoigne Charles-Edouard de Cazalet, directeur associé du groupe Sogedev, spécialisé dans l'accompagnement d'entreprises dans la recherche de financements publics pour l'innovation.

“Avec la crise, certains chefs d'entreprise prennent le parti de réduire fortement leurs dépenses, à tous les niveaux, y compris celles de développement. Lorsque les marges sont assez tendues, comme dans l'automobile, l'innovation souffre énormément", poursuit Charles-Edouard de Cazalet. Une enquête de l'Insead publiée en décembre 2009 indique toutefois que 80 % des entreprises continuent à investir dans l'innovation malgré le climat de crise. “Dans certains cas, l'effet est inverse. Avec le ralentissement de la demande, les équipes R&D qui habituellement travaillent également sur des projets clients sont moins mobilisées et oeuvrent à plein temps en faveur de l'innovation", explique Charles-Edouard de Cazalet. Pour Didier Tranchier, “alors que bon nombre d'entreprises accusent déjà un certain retard quant à leurs démarches d'innovation, une négligence supplémentaire en raison des difficultés économiques serait très mal venue". Actuellement, 30 % des entreprises innovantes en France ne disposent pas des fonds nécessaires pour assumer leurs projets de long terme. “Les investissements qui sont manquants ne portent pas simplement sur le produit, mais sur toutes les facettes d'une innovation réussie", ajoute le secrétaire de Synnov, syndicat professionnel de l'innovation technologique, permettant conseils et échanges entre ses membres. La France est souvent citée pour ses produits performants sur le plan technologique. Mais ceux-ci ne trouvent pas toujours une clientèle en raison d'un travail insuffisant sur leur conception et leur intégration au marché (design, marketing...). Plus de 60 % des entreprises françaises ne recourent jamais aux études destinées à concevoir un design adapté au produit, contre seulement 35 % au Royaume-Uni et 25 % en Norvège. “Notre pays est pénalisé par une image souvent caricaturale du marketing", rapporte Delphine Manceau, professeur de marketing spécialisée dans les lancements de nouveaux produits à l'ESCP Europe. Pour Catherine Jean, fondatrice de Planetinnov, une plate-forme d'échanges destinée à répondre aux problématiques rencontrées par les entreprises en matière d'innovation, “l'attention doit également être portée sur l'innovation relative aux processus qui mènent à la conception d'une solution. Une entreprise peut tout à fait être intéressée par des modes de fonctionnement en vigueur dans d'autres sociétés. Certaines d'entre elles lancent des recherches sur des secteurs d'activité connexes, afin de voir si d'autres manières de faire sont reproductibles".

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